1. |
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Au bout de la traque, quelque part entre les aboiements et les râles, on finit par confondre chasseurs et proies. La dague doit trouver un cœur, que la bête meure.
C’est par le sang qu’ils lavent leurs pêchés, pire qu’un chien à qui l’on jetterait la curée.
Les barbares civilisés réclament encore des sacrifices, catharsis pour garder leurs secrets sous clé.
Il y a toujours eu des crachats sur le passage de l’accusé. Des badauds, attirés par le sang, massés devant une exécution.
Les pêchés de l’autre condamnés, une façon pour eux d’expier leurs impiétés. Les vautours, excités par la chair, préfèrent un coupable à la vérité.
The dagger must find a heart, let the beast die.
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2. |
Apnée
01:28
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Mon pouls résonne. Le bruit s’éloigne, se noie dans le temps. Je ne suis qu’un fantôme, le flou sur la photo, moi qui voulais être l’insecte prisonnier de l’ambre.
Les rocs du passé deviendront craies à être heurtés par les vagues du présent. Puis nous finirons par dériver, nimbés dans le linceul des flots. En apnée.
Et si la peur de la mort, plus forte que la raison de vivre, m’asphixie, je t’en demande pardon.
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3. |
La Grande Terreur
01:07
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La grande Terreur, solution finale qui nous purgera des ennemis du peuple. Souvent bien consciente d’être prise dans la mélasse, la
plèbe râle, condamne, mais s’y prélasse.
Tous se rêvent en exécuteur des hautes œuvres mais jamais tambour ne battra près de l’échafaud.
Le citoyen devrait marcher dans un sang impur, mais il est un bien docile insurgé, mutin sur clavier, ne sait se révolter que sur un fil d’actualité.
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4. |
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Creuses comme les abysses, vos vies sont mises en scène factices. Tant je souffre de vertige à force d’être témoin de votre néant, que je me demande comment vous ne vous êtes pas noyés dedans.
Réalité déconnectée à vivre de l’autre côté du miroir, c’est votre propre reflet que vous finirez par ne plus voir. Grisés à tourner sans cesse dans le manège de vos vanités.
Toujours aux premières loges à l'heure de vos grands plongeons. Il n’est rien qui ne me soulage plus que ces sauts de l'ange en pataugeoires.
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5. |
Roi des Rats
00:39
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Pour aduler un dieu, il faut croire en un diable. C’est pour ça que la victime a moins de valeurs que le coupable. Des monstres en pâture
pour satisfaire leur fascination du mal. Le loup est dans la bergerie car on lui laisse porte ouverte.
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6. |
À Nos Morts
02:19
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...
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7. |
Lorsque Viendra la Nuit
02:03
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Tel le vieillard et l’enfant, le début et la fin ne font qu’un. Mais on ne court pour sa vie qu’au moment où résonne l’hallali.
Car c’est toujours quand vient la nuit que l’on se met en quête d’une lumière vive qui, comme le temps, s’évanouit.
Dans chaque battement de mon cœur, résonne le tic-tac de l’horloge. Et j’ai beau retourner le sablier, il continue de s’écouler.
Chaque lever de soleil me rapproche de la nuit. Ces ténèbres me terrifient. Je n’ai pas peur de mourir, mais de ne plus vivre.
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8. |
Divine Comédie
01:31
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Même dans les eaux du Styx, tu chercherais ton reflet qui n’existe que dans un noir miroir. Que Dieu fasse que tu glisses du rivage.
Est-ce en actualisant tes photos que tu combles le vide boursouflé par ton ego ? Mise en scène de ton ignorance, de la vacuité de ton existence. Comme ceux qui n’ont rien à dire, tu fais passer ton message.
Il n’y aura pas de fleurs blanches qui pousseront sous ton cadavre.
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9. |
Sous Mes Mains
02:13
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Sous mes mains, sa peau en va-et-vient. Sous mes mains, son corps mutin est ma putain.
Une petite mort. Sous mes caresses assassines, sa peau opaline s’offre à moi en victime.
Ses cheveux dans mon poing, sa gorge dans ma main, l’union de nos chairs entonne une suave mélopée. Nos souffles sont cadencés, nos peaux cadenassées. L'hydrorrhée lisse toute aspérité, sur son ventre je viens crever.
C’est toujours la proie qui guide le chasseur, sois ma victime. C’est toujours la proie qui guide le chasseur. Mon pouce, sa salive, ma sueur.
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10. |
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Je connais le pouvoir des heures qui passent, des souvenirs qui s’effacent. Mais je n’ai aucune emprise dessus, je suis à la recherche du temps perdu.
Sur une belle table dressée, les agapes que j’aimais. La poussière remplacera le goût que je connaissais.
Et lorsque l’on avale sa ciguë, on abandonne ici ses attributs. Le catafalque n’est qu’un cénotaphe. Ne gravez pas la date de ma mort dessus.
A avoir des regrets, vivre dans le passé, craindre ce qu’il peut arriver, on meurt un peu plus chaque jour. Les flammes seront brasier, les braises seront cendres, puis seront fumée. Nous devons nos vies à nos morts.
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11. |
Danse Macabre
03:35
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Avec son sourire glaçant, elle t’invitera à danser. Sois sûr que la fête sera belle, il n’existe d’autres bals où tous sont conviés.
Manants et princes, papes et athées, putes et bigotes, personne ne sera oublié. Où qu’ils aillent, d’où qu’ils viennent, les trois morts et les trois vifs toujours finissent par se croiser.
Plus impartiale et aveugle que la justice, à ses yeux nous sommes tous égaux. Même le sourd un jour entendra : «Je fus comme tu es, et tel que je suis tu seras. Richesses et pouvoirs n’auront plus de valeur au moment de ton trépas.»
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